Londres, 19ème siècle. Une ville mystérieuse qui abrite non seulement des humains excentriques, mais aussi de mystérieuses créatures portant le nom d'Amamnesis. Quel camp choisirez-vous ?
Le hurlement réveilla Mila en sursaut, alors que le soleil brillait déjà depuis longtemps sur la ville. La lumière filtrant par les volets l’éblouissait, lui arrachant un gémissement. On distinguait à peine le visage de la jeune fille enfoui sous un fouillis de mèche brunes. Elle se débattit sous les draps, en un bref instant de panique. Enfin, elle réussit à émerger de son lit. On tambourina encore à la porte.
- Je. . . J’arrive !
Elle était occupée à enfiler un peignoir sur sa courte nuisette. Lorsque enfin, elle se présenta à la porte, elle se retrouva face à Suzanne, la femme de chambre. Celle-ci était légèrement gênée de trouver la jeune femme dans cette tenue.
- Vous dormiez encore, miss Swann ?
Mila était occupée à dompter une mèche rebelle qui retombait sans cesse devant ses magnifiques yeux bruns. Elle poussa un soupir agacé et la coinça derrière son oreille.
- Euh, oui. Quel heure est il, au fait ? s’enquit-t-elle soudain.
La femme lui jeta un air navré.
- Près de midi, miss Swann. N’avez vous pas des obliga… - Déjà ?!
Comme pour le lui prouver, elle entra dans la chambre d’hôtel et tira les rideaux, inondant la pièce d’une lumière claire. Elle entreprit ensuite de faire le lit de la chasseuse. Celle-ci se frotta les yeux, réprimant un bâillement. Aujourd’hui, elle avait prévu d’aller au quartier général des Grimm pour rencontrer vraiment le chef. Je vous entend tout de suite : « Haaan, mais ça fait un an qu’elle est Grimmette, elle connaît toujours pas son patron ? *_* ». Mais Mila n’avait discuté qu’avec un intermédiaire, car le directeur de la Maison était occupé ailleurs. Une mission, une grasse matinée ? Allez savoir. Quoi qu’il en soit, elle avait consacré son année au massacre des bébêtes, partageant quelque peu son savoir faire avec ses collègues, entre deux parties de carte. Elle ne connaissait donc pas vraiment le fameux « Eymeris Nightingale ». Et espérait ne pas être déçue. On lui avait parlé d’un grand gamin, qui ne prenait jamais rien au sérieux, qu’il s’agisse de la mort elle même. Et ça lui plaisait. C’était cette réputation de Grimm qui l’avait fait choisir cette Maison.
- Miss ? Que dois-faire de ceci ? L’interrogea Suzanne, un poignard dans une main, un air un peu effrayé.
Elle devait sûrement se demander ce qu’un couteau pareil faisait ici. Ou alors, ce qu’elle même fichait là. Mila passa une main dans ses cheveux, pas du tout embarrassée.
- Posez le là, je vais le prendre avant de partir, répondit elle avant de se diriger vers sa salle de bain.
Là, elle se rafraîchi le visage, se réveillant une bonne fois pour toute. Elle se coiffa longuement, attachant ses mèches brunes en un chignon un peu fou, se passa du rouge à lèvre – Au diable la soit-disant pureté ! – et appliqua sur ses paupières un fard très foncé qu accentua son regard charbonneux. Enfin, elle enfila une longue robe bustier noire. Lorsque elle sortit ainsi de la salle d’eau, Suzanne ne put retenir un hoquet de stupeur. Ne se rendait elle pas compte, cette enfant, à quel point cette tenue constituait une provocation, pour une fille de son âge ? Elle finirait mal, cette petite, se disait elle. Malgré l’éducation qu’elle a reçu, ses nombreuses qualités, sa personnalité serait la plus forte. Et ce ne serait pas forcément une bonne chose. Sans connaître les tourments de sa femme de chambre, Mila attrapa un parapluie, posa un long manteau noir sur ses épaules, et s’engouffra dans le couloir. Elle descendit l’escalier en vitesse, manquant de tomber de ses talons hauts, et sortit dans la rue. Elle trouvait toujours amusant de comparer le Londres d’avant, et celui d’après. Le Londres d’avant était toujours vivant. Les gens se bousculaient dans les rues, les calèches et petites voitures manquaient d’écraser les passants, les enfants couraient, une pomme dans la main, un vendeur à leurs trousses. Tandis que celui qu’elle voyait à présent était calme, presque vide. Les rares passants se pressaient, certes, mais pour rentrer à leurs domicile, où ils seraient en sécurité. Mila se mis en route vers le quartier général. Elle était déjà venue plusieurs fois, et avait apprécié cet endroit joyeux et chaleureux où elle faisait la connaissance de ses semblables. La jeune femme sauta dans une petite flaque d’eau, gloussant lorsque ses chevilles furent trempées.
- Mila !
Elle releva la tête, et fit un merveilleux sourire au chasseur qui l’interpellait par la fenêtre du quartier général. C’était un Grimm, comme elle, et elle l’avait souvent vu lors de missions. Elle le rejoignit dans le bâtiment.
- Bonjour, William. Ce cher Eymeris est il enfin arrivé ? lui demanda elle tandis qu’elle bataillait avec son parapluie.
- Eh bien. . .
Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase, car quelqu’un toussota derrière lui, attirant leur attention. Mila remarqua tout de suite ses cheveux bruns, quelques peu en bataille, son allure décontractée et son regard enfantin. Il devait avoir la vingtaine, et pourtant, il avait en lui quelque chose d’un peu gamin, que la jeune fille apprécia immédiatement.
- Eymeris Nightingale, je présume ?
Eymeris L. Nightingale
Fondateur ϟ Chef de la Maison Grimm
NATIONALITE : Anglaise. MAISON : Grimm. MESSAGES : 136 DATE D'ARRIVÉE À LONDRES : 15/08/2012
Sujet: Re: Alors comme ça tu veux jouer ? Je te préviens, je suis très forte à ce jeu là. [Mila & Eymeris] Dim 4 Nov - 2:24
Citation :
« mila & eymeris »
« Il est midi, j’ai faim, mes Grimmets. » déclara Eymeris Nightingale en se carrant confortablement sur son « trône », un vieux fauteuil rouge bourgogne posé près de l’âtre rougeoyant. Des fauteuils similaires, mais de différentes couleurs usées, se trouvaient près du sien et Eymeris se tourna vers chacun d’eux tout en restant assis, dévisageant l’un après l’autre les membres de sa maison présents à cette heure de la journée. Il y avait quand même beaucoup de monde ; les Grimmets se retrouvaient durant les repas pour discuter et jouer à de nouveaux jeux, c’était connu. Le chef des Grimm, n’obtenant aucune réponse, se saisit brusquement des fléchettes posées sur le guéridon non loin de lui les enfonça toutes, l’une après l’autre, sur la cible colorée à l’autre bout de la pièce en répétant distinctement un mot, après chaque fléchette lancée : « Il ! Est ! Midi ! J’ai ! Faim ! Mes ! Grimmets ! » Son ton de voix, frustrée et colérique, fit se retourner toutes les têtes et un silence plat s’abattit sur le Quartier Général des Grimm. Eymeris, le ventre gargouillant, se leva d’un bon de son fauteuil rouge – l’unique dans la vaste pièce qui était auparavant un vieux saloon inutilisé – et alla se planter devant quelqu’un, au hasard.
« Miss Howard, si je ne m’abuse ! » s’écria-t-il en imitant le ton hautain des aristocrates. « J’ai faim ! » hurla-t-il ensuite, contrastant avec son timbre de voix précédent. C’était ahurissant d’observer un tel jeune homme qui avait dépassé sa vingt-et-unième année et qui continuait d’agir comme un enfant de cinq ans. Fort heureusement, la brillante et astucieuse Miss Howard avait une solution. Elle plongea sa main dans la poche de sa robe et en retira une sucette géante rouge qu’elle tendit à son patron avec un sourire. Eymeris sortit la langue comme un chien, déballa habilement le papier entourant la friandise et, ceci fait, la plongea goulument dans sa gorge. Hmm, délicieux ! Les sucettes comptaient parmi les bonbons préférés de ce grand enfant. Et, en effet, elles pouvaient remplacer un repas complet. Bienvenue chez les Grimm.
Eymeris vint pour se rasseoir à sa place habituelle, quand il entendit curieusement son nom parmi le brouhaha qui avait repris une fois qu’il avait eu son bonbon dans la bouche. Il tourna la tête vers la porte d’entrée et aperçut William, un Grimm bien sûr – sinon que ferait-il ici, et Mila Chose, une jeune femme, qui n’était même pas encore majeure, qui faisait également partie de sa maison. Oui, Mila Chose, parce qu’il ne se souvenait plus de son nom de famille, c’était ennuyeux. Il se rappelait cependant de son bon sens de l’humour lorsqu’elle s’était présentée ici même, des mois auparavant. Ils n’avaient cependant pas encore eu l’occasion d’apprendre à se connaître et leur lien était demeuré au stade de chef/chasseur, tout bonnement. Et voilà qu’elle prononçait son prénom ? Intéressant. Sa curiosité piquée et sa sucette toujours enfoncée entre ses lèvres, Eymeris se dirigea vers elle, les mains dans les poches.
Parapluie à la main, elle venait sans doute tout juste d’arriver et lui tournait le dos. Le chef toussota donc pour lui faire part de sa présence et lorsqu’elle se tourna vers lui, il ne put empêcher un sourire moqueur de fleurir sur son visage. Wow, elle n’y avait pas été mollo, niveau maquillage ! Encore un peu plus de maquillage, et elle allait pouvoir postuler pour l’un des bordels situés dans les bas-fonds de Londres, haha ! Eymeris retira sa sucette et s’essuya les lèvres d’un coup rapide de langue. « Non, le Père Noël. » répliqua-t-il d’un ton sérieux – mais son regard amusé indiquait qu’il était tout, sauf sérieux. « Je t’ai entendue dire mon nom. » poursuivit-il nonchalamment. « Tu veux jouer aux fléchettes avec moi ? » Certes, il sautait vraiment du coq à l’âne. Mais quoi de mieux qu’un jeu pour avoir une petite discussion, n’est-ce pas ? Eymeris coula un regard ennuyé à William, qui comprit aussitôt qu’il n’était pas invité à jouer. Il s’en alla donc vers ses amis tandis que le chef trottait allègrement vers la cible colorée, où étaient encore fichées ses fléchettes de tout à l’heure.
Alors comme ça tu veux jouer ? Je te préviens, je suis très forte à ce jeu là. [Mila & Eymeris]